Les intervisions du centre de psychologie biodynamique du Père Lachaise

 

Avant toute chose, il est essentiel de tenter de définir ce qu’est une intervision, en quoi est-elle différente d’une supervision ?

Les praticiens du centre de psychologie biodynamique du Père Lachaise sont, pour la plupart de la centaine d’adhérents, des thérapeutes psycho-corporels dans le sens le plus large que l’on peut entendre.
Certains, comme leur recommandent fortement les associations professionnelles qui régissent leur métier, suivent des supervisions régulières individuelles mais pas toujours surtout après un certain nombre d’années de pratique.
La supervision permet à un thérapeute de prendre de la distance, de s’interroger sur sa pratique. Il arrive toujours un moment où sa relation avec le patient semble « tourner en rond », échappe à sa compréhension, suscite des affects, des questions, qu’il a du mal à cerner. C’est à ce moment là que le regard extérieur d’un ou de pairs permet d’apporter un éclairage, d’envisager les choses sous un autre angle. De libérer le cas échéant une charge émotionnelle parasite. La supervision, le partage d’expériences, font un peu office d’accompagnement, de soutien, de garant d’indépendance, dans un domaine où le. territoire du thérapeute et celui du patient ne doivent pas empiéter l’un sur l’autre.
L’intervision telle que je l’ai proposée à mes consoeurs et confrères, est une supervision collective entre plusieurs thérapeutes et pour
aller dans le sens de la diversité des pratiques thérapeutiques proposées au centre de psychologie biodynamique du Père Lachaise, accueillant librement tous les thérapeutes quelle que soit leur pratique thérapeutique. Et c’est ce qui en fait sa richesse et son intérêt. Tout au long des intervisions qui ont déjà eu lieu, elles permettent durant une matinée de travail, aux thérapeutes, de déposer auprès de leurs collègues également thérapeutes, les questions, les doutes ayant trait à la pratique de leur métier. Ils bénéficient ainsi d’un retour objectif et neutre concernant par exemple les procédures thérapeutiques mises en place pour leurs patients mais aussi les expériences, les pratiques des uns et des autres thérapeutes. C’est un espace de parole et une garantie indispensable au bon exercice du métier de thérapeute. Elles permettent de prendre du recul et d’être de ce fait plus objectif.

Comme pour les supervisions, dans nos intervisions, chacun voit cette séance de travail à sa manière, du côté du thérapeute qui expose ce qu’il souhaite poser comme du côté de ses collègues qui l’écoutent et tentent de lui apporter des éléments de réflexion par rapport à sa pratique, et il y a de nombreuses manières et méthodes utilisées, autant que de thérapeutes participant à ces intervisions.

Le principe est simple, c’est celui du tiers garant de la toute puissance, tentation de tout soignant parfois à son corps défendant. C’est également et on oublie souvent de le rappeler la sécurité du patient. Le patient peut s’appuyer sur le fait que son thérapeute. puisse faire appel à un ou des tiers qui auront un œil bienveillant mais non complaisant
sur le travail de leur confrère.

Oublie-t-il d’;explorer une piste ? Est-il imbriqué dans un transfert ou un contre-transfert dont il doit se dégager pour rester dans un accompagnement de qualité ? Les collègues superviseurs peuvent aussi apporter un aspect didactique en complétant la formation théorique de leur collègue.
La richesse de nos intervisions résident dans le fait que les collègues thérapeutes ne se réfèrent pas à la même méthode que celui qui est supervisé, c’est aussi un échange enrichissant que de partager ses observations et sa pratique clinique. Bref ces appréciations personnelles ne sont pas exhaustives, d’autres confrères ayant participé à ces intervisions apporteront sûrement leur vision de ces séances de travail qui font  partie en quelque sorte de la formation continue de tout thérapeute de qualité.
Je veux dire pour terminer que ces intervisions que j’ai initié il y a quelques mois, reposent sur la richesse de la complémentarité entre les thérapeutes qui y participent, complémentarité des visions, des approches, qui nous permettent de mieux nous connaître, de mieux appréhender nos pratiques thérapeutiques, et lorsque nous sentons que nous ne pourrons pas accompagner au mieux un patient, de s’adresser à l’un ou l’une de nos consoeurs ou confrères, constituant en quelque sorte, une équipe pluridisciplinaire de thérapeutes, ce à quoi j’ai toujours cru.

Chers consoeurs et confrères vous êtes les bienvenus !
Pascal Lombardo, thérapeute psycho-corporel, énergéticien, magnétiseur (juin 2021)

Prendre le temps d’échanger

A la suite d’une soirée entre thérapeutes du CPBPL, ce 15 janvier 2020, Claire a écrit ce texte que nous partageons avec vous.

Au centre de psychothérapie biodynamique nous sommes environ 100 praticiens, tout autant de pratiques y sont répertoriées. Un sourire au passage, un bonjour, nous nous croisons souvent mais sans avoir le temps d’échanger, chacun pris par son activité.
Nous réunir à une soirée conviviale afin que chacun puisse se présenter et parler de sa pratique, m’est apparu comme évident. Le 15 janvier 2020 sera la date choisie.
Ce soir là, quelques personnes sont arrivées, nous nous sommes salués avec aisance, sourire et chaleur autour d’un jus de fruit et collation bienvenus à cette heure ci.
Puis nous nous sommes installés en attendant le reste des participants qui se sont ajoutés au fil de la soirée.
Gestalt thérapeute, hypnothrapeute, thérapeute psycho-biodynamique, chamane addictologue, Thérapeute psychocorporel et plein d’autres encore. Chacun à notre tour en résonance avec chaque personne qui prenait la parole ou autour d’un verre à la fin de la soirée, nous nous sommes présentés et écoutés avec passion.
Ce fut un soirée placée sous le signe de la rencontre et de l’échange.
Les termes qui me viennent sont Humains, Amour, Accompagnement, Passion, Douceur, Bienveillance, Inconditionnel …
Quelque soit la pratique, toutes ces personnes ont en commun ce champ lexical qui me semble indispensable pour accueillir au mieux les personnes qui en ont besoin. La pratique est un outil important mais le praticien qui en fait l’usage l’est tout autant.
Ces rencontres sont à la fois passionnantes et indispensables pour accompagner et orienter au mieux les personnes que l’on reçoit, leur proposer ce qui nous semble juste pour eux à l’instant où ils expriment leur besoin.
Selon la difficulté rencontrée, une pratique sera plus adaptée qu’une autre ou elle pourra intervenir en complément.
Nous avons conclu cette soirée avec un projet de « Portes Ouvertes » qui permettra d’élargir les présentations aux personnes qui sont à la recherche d’un accompagnement.
Un grand Merci à toutes les personnes qui étaient présentes et à celles qui le seront lors de la prochaine rencontre.
Je terminerai par une phrase inspirée de Jung C.
« Un praticien doit voir chaque personne qu’il accompagne et chaque cas comme quelque chose d’inédit, comme quelque chose d’unique, de merveilleux et d’exceptionnel. Il n’y a qu’ainsi qu’il pourra se rapprocher de la vérité. »

Claire